Le secteur de Soissons


Le 26 août, on quitte les autos à Rozières sur crise et l’on se met en route sur la grande route qui va à Soissons. À 1 heure du matin, on arrive à Soissons que l'on traverse en passant sur la place de la République. On va occuper les tranchées des premières lignes du faubourg de Saint Wasst. On traverse l'Aisne sur un pont en planches à côté du pont des anglais. À 3 heures du matin, on arrive en première ligne. On relève le 172ième, c'est le 27 août. Les tranchées sont mauvaises. On rentre dans le "cagna" pour se reposer en attendant mon tour de garde. À 6 heures du matin, je suis de garde au pont de guetteur, où mes yeux aperçoivent des tranchées boches et un grand terrain qui est en leur possession. Il pleut. Les tranchées se démolissent.
Le 28 août, il pleut encore. Comme c'est un secteur calme, messieurs les boches nous lancent des torpilles de 8 heures du matin jusqu'à 3 heures du soir. Personne de ma compagnie n'a été touché, les abris sont démolis.
Le 29 août, journée calme.
Le 30 août au matin, je vais chercher le café à la cuisine qui se trouve au faubourg de Saint Wasst, le soir un avion boche lance deux bombes sur la gare de Soissons.

septembre 1916

Le 1er septembre, journée très calme, le temps est beau.
Le 2 septembre, il pleut, mais le secteur est tranquille.
Le 3 septembre, le secteur est calme. Le soir on monte les sacs car on est relevé par le 3ième bataillon, mais à 8 heures du soir, un ordre arrive que l'on n'est relevé que dans deux jours.
Le 4 septembre, mauvaise journée : il pleut. Le soir au petit poste, on trouve les heures longues.
Le 5 septembre, il pleut encore, mais le soir on est relevé par le 40ième. La relève arrive à 11 heures du soir, on part le ciel est couvert, la nuit est noire dans les boyaux. On ne voit pas à un pas. Enfin on arrive à Soisson où l'on fait la grande halte devant la place de la République, puis on suit la grande route qui est bordée de grands arbres. On est fatigué, il nous tarde d'arriver au cantonnement. On y arrive le 6 septembre, à 4 heures du matin. C'est juste à l'entrée du village d'Ecuiry que l'on cantonne.
Le7 septembre, il fait une belle journée, on prend le soleil comme s'il était de plein hiver, on s'amuse. La journée est courte, mais le soir on est obligé de monter les sacs pour changer de village. On va à Mampteuil sous Muret qui se trouve à 5 kilomètres de là.
Le 8 septembre, il fait beau, on a repos.
Le 9 septembre, à 4 heures du soir, on passe une revue par le commandant.
Le 10 septembre, le matin, on va faire un peu d'exercices, le soir nous avons une prise d'armes pour décorer plusieurs poilus de la Croix de guerre.
Le 11 septembre, comme c'est dimanche ; il y a course à pied le matin, concert le soir.
Le 12 septembre, à 6 heures du matin, on quitte Nompteux pour aller cantonner à Lesges.
Le 13 septembre, on quitte Lesges à 6 heures du matin pour faire 15 kilomètres, on va cantonner à Perles, près de Firmes.
Le 14 septembre, on fait un peu d'exercice ainsi que des jeux.
Le 15 septembre, le matin, on va faire un peu d'exercice. Le capitaine nous fait barder. Le soir l'ordre arrive : on doit se rapprocher du front. C'est 5 heures du soir, on quitte Perles, on va cantonner dans des baraquements en planches aux alentours du village de Maizy.



Le 16 septembre, au matin le capitaine va reconnaître les tranchées de premières lignes. Le soir même on monte aux tranchées devant Craonne, ma compagnie va en réserve. On part du camp à 7 heures du soir pour aller rejoindre le bataillon à Maizy, à la sortie du village, on passe l'Aisne et le canal sur un pont, pour raccourcir on passe par des petits sentiers à travers les champs et le bois. La marche est pénible à cause que les terrains sont sablonneux. Puis on passe dans un ravin boisé, puis dans un terrain marécageux, enfin on arrive au bois des Huttes ou se trouve les abris de réserve, à 800 mètres des premières lignes. On arrive aux abris qui sont encore en assez bon état, on a du repos toute la nuit. On a relevé le 108ième d'infanterie.
Le 17 septembre, au matin après avoir pris le café, je sors de l'abri pour regarder le nouveau paysage. Tout près des abris, il y a des tables pour manger la soupe à l'ombre de noisetiers qui forment un tunnel que les poilus avaient fait en rejoignant les branches des unes aux autres. Puis il y a de nombreux petits sentiers où pendant jour, on peut se promener dans le bois sans être vu par l'ennemi. Le secteur est calme, on se demande si l'on est en guerre. Puis comme dans ce secteur, on ne va jamais au repos, le régiment a formé une coopérative où l'on trouve tout se que l'on veut.
Le 18 septembre, il pleut, je reste couché après avoir bu le café du matin car il n'y a rien à faire. Mais le soir à 6 heures, mon escouade est de garde à la côte 120. Il n'y a pas d'abri, on est mal.
Le 19 septembre, on devait être relevé de la garde, mais un ordre arrive disant que l'escouade qui est de garde restera de garde durant tout le séjour de réserve.
Le 20 septembre, il pleut, le terrain est glissant.
Le 21 septembre, le temps se met au beau, mais il commence à faire un peu froid.
Le 22 septembre, beau temps. Ma compagnie, en allant faire des travaux le soir en première ligne, à deux morts et un blessé.
Le 23 septembre, on se promène dans le bois des Huttes pour ramasser des noisettes.
Le 24 septembre, à 1 heure de l'après-midi, on va relever la 1ière compagnie en première ligne. À 2 heures, on est rendu aux tranchées qui se trouvent juste à la lisière du bois dans un champ de pommiers. Ma tranchée de combat s'appelle la tranchée des pommiers. De la tranchée, on voit le plateau de Craonne fortement organisé ainsi que le village de Craonne qui est en leur pouvoir, mais les maisons sont presque toutes démolies. La nuit arrive, on va se coucher.



Le 25 septembre, à minuit, je suis de garde dans la tranchée, à 5 heures et demie, c'est mon tour d'aller au petit poste qui se trouve en terrain découvert sous un grand pommier. Sur le matin, le brouillard commence à s'élever. Dans la journée, on prend le soleil à côté de la porte de l'abri, dans le boyau et au moindre bruit, on rentre tout de suite.
Le 26 septembre, à 1 heure et demie du matin, je suis de garde au petit poste, des chouettes hurlent toute la nuit. Sur le matin, une guerre de torpille se déclenche sur notre droite, du côté de Berry au Bere.
Le 27 septembre, à 3 heures et demie du matin, je suis de garde au petit poste. Dans la journée, une note du colon nous défend de fumer quand on est de faction : on voit que plus on change de colon, plus ils sont bêtes.
Le 28 septembre, il pleut. À 1 heure et demie je suis encore de garde au petit poste, le brouillard s'élève dans le ravin. À 5 heures du matin, le brouillard s'est éclairci. Je vais en patrouille avec mon lieutenant et cinq de mes copains. Après avoir franchi les fils de fer, on se déploie en tirailleur dans le ravin. On fait des bonds, le silence règne, on continue notre ronde. Puis on rentre sans avoir pu distinguer sur l'ennemi le moindre bruit ou signal. Le soir, il fait un violent orage, puis un avion boche lance deux bombes sur une corvée de soupe. À 7 heures du soir, je suis de garde à cause que l'on change le service.
Le 29 septembre à 6 heures du soir je suis de garde, le ciel et couvert et il commence à pleuvoir. Sur notre droite, le canon tonne avec violence. À 8 heures et demie, je vais au petit poste, le temps est obscur et l’on ne peut pas distinguer ce qui se passe autour de nous. Une pluie fine tombe et à minuit et demi, on rentre se coucher, les jambes sont fatiguées de rester tout le temps debout quand on est de faction.
Le 30 septembre au matin je suis de garde, le temps est toujours couvert, mais le froid commence à se faire sentir. À 7 heures du soir, je suis encore de garde au poste des fusées à signaux et cela consiste à répéter les signaux de première ligne pour l'artillerie. À 11 heures et demie, c'est mon tour d'aller passer une heure au petit poste, le temps c'est éclairci.

octobre 1916

Le 1er octobre, l’heure est à nouveau remise à l'heure ancienne, on doit retarder les montres d'une heure. À 6 heures du soir, je suis de garde dans la tranchée. 7 heures et demie, c'est mon tour d'aller au poste des fusées. À 11 heures et demie, on va se coucher, il fait froid, on commençait à battre la semelle des souliers.
Le 2 octobre à 7 heures du matin, je suis de garde. Il fait froid car il est tombé une petite couche de gelée blanche. Mais le soleil fait voir ses rayons lumineux. À 2 heures du soir on est relevé par la 1ière compagnie, on va en réserve, à la même place que l'autre fois, on quitte la tranchée avec la pluie.
Le 3 octobre au matin, le sergent nous réveille pour aller travailler aux Blancs Sablons, près du colonel, après avoir pris le jus. On part, il faut faire deux kilomètres pour s’y rendre. On arrive, on va au poste de la T.S.F. où un poilu viens nous indiquer le travail qu’il faut faire. Cela consiste à creuser une petite tranchée pour enterrer un fil d’un appareil microphone. Le travail n’est pas pénible, avec deux heures on a fini pour toute la journée, mais le plus " en merdant " s’est qu’il pleut.
Le 4 octobre, on va au travail, on s’amuse à ramasser des châtaignes dans le bois.
Le 5 octobre, il pleut toujours, on ne va pas travailler. J’en profite pour laver mon linge.
Le 6 octobre, on part au travail car il fait beau.
Le 7 octobre, le ciel est couvert, on reçoit des renforts dans la compagnie divisionnaire ;
Le 8 octobre au matin, on va travailler. Un bruit court que dans peu de jours on sera relevé par le 40ième.
Le 9 octobre, on part au travail, il fait beau.
Le 10 octobre, on va au travail à 1 heure et demie du matin. On va relever en 1ière ligne, la 1ière compagnie. On occupe les mêmes emplacements que la dernière fois. À 3 heures, je suis de garde par punition. À 6 heures du soir, je prends ma garde sous les pommiers où l’on s’amuse à cueillir des pommes au clair de lune.
Le 11 octobre, à 6 heures du matin, je suis de garde dans la tranchée où ce que l’on attend le plus avec impatience, c’est la gnole pour nous réchauffer un peu, car il fait un peu de vent frais du nord. À 10 heures et demie je suis au petit poste, il fait clair de lune et le sergent-major me demande mon adresse pour apporter ma permission au colonel.
Le 12 octobre, le temps est couvert, mais il fait encore assez beau. À 6 heures du soir, je suis de garde au petit poste. La nuit est noire, mais on peut très bien distinguer ce qu'il se passe dans la plaine. Au retour du poste, je vais prendre la garde dans la tranchée où je m'amuse à arranger une nouvelle tranchées en forme de demi-lune avec des sacs à terre.
Le 13 octobre, le temps c'est mis au beau. Le soir à 9 heures, je suis de garde au petit poste où le lieutenant vient nous trouver. Puis il s'avance dans les fils de fer pour mieux apercevoir le camp ennemi. À son retour, il donne un cigare aux trois types que nous étions au poste.
Le 14 octobre au matin, le tour de garde est changé, le ciel est couvert et un petit vent du nord souffle. Le soir à 6 heures, il y a une reconnaissance composée d'une quinzaine d'hommes et un officier pour aller reconnaître l'emplacement du petit poste boche qui se trouve sur la pente sud du village de Craonne. La reconnaissance a été finie à 9 heures et demie et elle n'a pas pu savoir l'emplacement du poste.
Le 15 octobre à minuit, je vais au petit poste, il fait beau avec un clair de lune. À trois heures du matin, je vais au poste des fusées car il me tarde d'aller me reposer, mais je suis obligé d'attendre le café et la gnole avant de m'endormir. À midi, je suis de garde dans la tranchée. Il fait un sale temps, il pleut, c'est un temps pour s'amuser à faire des feuilles de châtaignier imprimées. Le soir à 8 heures, il y a de nouveau une reconnaissance faite avec trente poilus et un officier. Mais cette fois aussi, la reconnaissance est rentée sans pouvoir donner beaucoup de renseignement. La 40iéme est déjà venu reconnaître les tranchées et il nous tarde d'être à demain pour être relevé et aller un peu au repos.
Le 16 octobre à 3 heures du matin, je suis au petit poste, le temps est clair, il fait un clair de lune splendide, mais il y a un peu de vent de nord qui est glacé. On est obligé de se promener pour pouvoir se réchauffer. À 3 heures de l'après-midi, c'est mon tour à être de garde dans la tranchée. Le soleil donne de ses pleins rayons, je m'amuse à regarder traverser un "crémaux". Le malheureux village de Craonne, qui est presque entièrement démoli, est occupé par les boches. On a beau à regarder, on ne voit pas seulement le bonnet d'un boche par-dessus la tranchée. Ils sont prudents, mais il le faut car s'ils ne font pas attention, on pourrait leur faire goutter un pruneau en sauce piquante. À 11 heures du soir, je suis de garde au petit poste, il fait froid et la relève tarde à arriver. C'est juste minuit quand elle arrive. C'est le 40iéme qui nous relève.

C'est le 17 octobre, après avoir passé les consignes, on met les sacs au dos et il nous tarde de marcher un peu pour faire passer le froid des pieds. On sort du boyau, on traverse le bois sur l'herbe où il y a une couche de gelée blanche, on passe au camp Broussilofk, puis au camp du Blanc Salon ou se trouve le poste du colonel. Après avoir traversé le bois, on passe sur une piste qui a été tracé aux milieu des champs et l'on va cantonner à Beaurieux. C'est à 3 heures du matin que l'on arrive au cantonnement qui n'est pas trop mauvais. On se couche tout de suite car le soir, on doit aller plus loin. C'est à 5 heures du soir que l'on quitte Beaurieux, on passe à Maizy, puis à Révillon et l’on cantonne à Merval dans la mairie et l'école publique. Là, on n'y est pas trop mal, mais le lendemain, 18 octobre, on part de Merval à 7 heures du matin, le ciel est couvert. Nous passons à Blanzy-les-Frismes. Il commence à pleuvoir, on laisse Perles à notre gauche, puis on passe à Brazoches sur Vesle que l'on traverse, la grande voie ferrée qui va de Reims à Paris à 500 mètres de Mont Notre Dame. On passe par un chemin de traverse, puis à Quincy sur Mont, Jouaignes. Il pleut toujours. Nous allons être propre pour partir en permission. Un peu plus loin, nous faisons la grande halte et nous mangeons la soupe. Après une heure de halte, on repart, on passe à Cuiry-Housse. Nous défilons devant le colonel et le général de brigade. La musique joué trop vite et l’on ne peut pas marcher au pas. Il semble plutôt la valse des ours. Voilà Violaine où l'on doit cantonner. Nous y rentrons un sur l'épaule droite pour passer devant le commandant. On trouve un bon cantonnement. Après avoir mangé la soupe du soir, je me couche de suite car je suis fatigué. À peine je suis couché, je suis endormi. Quand je me réveille, c'est déjà le 19 octobre. On prend un quart de lait et l'on fait trempé un morceau de pain, puis un autre quart de lait mélangé avec du café : ca me remet d'aplomb. On se lève et l’on consacre le restant de la journée à nous nettoyer. La pluie n'a pas cessé de tomber de toute la journée.
Le 20 octobre au réveil, on prend le café au lait. On nous rassemble et l’on reforme des escouades. Moi, je suis affecté à la 12iéme escouades comme voltigeur. Le soir je monte le sac pour le verser à la voiture de la compagnie car je pars en permission.
Le 21 octobre à 1 heure du matin, je part de Violaine pour aller prendre le train à Mont Notre Dame. C'est 8 heures, le train se met en route ; je passe à Paris, Dijon, Lyon, Avignon, Montpellier, Narbonne et j'arrive à Perpignan le 23 octobre à 8 heures du matin. Il pleut, mais je me mets en route.………………….

Le 31 octobre à 9 heures du soir, je pars de mon patelin pour prendre le train à 11 heures 56.

novembre 1916

Je passe la journée du 1er novembre à Toulouse et le 2 novembre au soir, j'arrive à Mont Notre Dame où je descends et je me mets en route pour aller rejoindre ma compagnie à Cuiry-Housse. Je donne ma compagnie pour me faire porter restant là, on est obligé de coucher.
Le 3 novembre, on part pour de Cuiry pour aller rejoindre la compagnie qui est aux tranchées, mais qui descend au repos à Couvrelle où je demande mon cantonnement pour attendre mes copains.
C'est la 4 novembre à 1 heure du matin que la compagnie arrive et je retrouve tous mes copains de ma nouvelle escouade.
Le 6 novembre, on a repos.
Le 7 novembre, on va travailler à faire des abris souterrains au pied d'une colline qui se trouve à 200 mètres du village. L'après-midi, il pleut et l'on ne peut pas travailler.
Le 8 novembre, on va au travail, mais le ciel est toujours couvert.
Le 9 novembre, on va toujours au travail au même endroit. Le temps commence à se remettre au beau.
Le 10 novembre, on va au travail, mais il fait froid car il y a une petite couche de gelée blanche.
Le 11 novembre au matin, il fait froid ; tous les toits de maisons sont couverts d'une couche de gelée blanche, mais le soleil a ses pleins rayons, ce qui ne rend pas l'air plus vif. À 8 heures, on me vaccine pour la 2ième fois avant la nuit. J'ai mon bras gauche engourdi.
Le 12 novembre, le bras commence à aller mieux, il y a du brouillard qui tombe en une pluie fine, mais l'après midi le soleil apparaît.
Le 13 novembre, on va au travail, il y a du brouillard. Les boches bombardent avec des obus de gros calibre une gare de ravitaillement.
Le 14 novembre, il fait froid, il y a une petite couche de gelée blanche.
Le 15 novembre, on va au tir le matin. Le soir, on fait un peu d'exercice, puis on va aux douches.
Le 16 novembre, comme tous les matins il y a la gelée blanche et l'on va au travail.
Le 17 novembre, il fait très froid, on va au travail, mais le soir on me pique pour la troisième fois.
Le 18 novembre au matin, les toits sont blancs, il a neigé pendant la nuit. Il y a une couche de 2 centimètres, mais l'après-midi, il pleut. La compagnie va au tir ; moi je n'y vais pas à cause du vaccin.
Le 19 novembre au matin, je vais à l'exercice de grenades. Le soir, revue du capitaine en tenue de campagne : La chose barde pour les cheveux.
Le 20 novembre le matin, on a repos, mais le soir, on a une revue pour le commandant.
Le 21 novembre, départ à 7 heures du matin, on nous enlève un couvre pied pour faire la marche, on passe à Braine, à Courcelles sur vesle, Bazoches, à Blanzy, les Firmes. On fait la grande halte entre ce patelin et Merval. On repart à 2 heures, on passe à Merval, à Glennes, à partir de ce patelin, la route serpente et monte dur. On arrive au bout de la côte, puis on descend à Muscourt et l'on cantonne dans des baraquements en planches à Muscourt.
Le 22 novembre, nous passons la journée aux baraquements et nous repartons le soir vers 5 heures. Nous passons à Maizy, à Beaurieux, la marche est pénible. Nous passons à Oulches la vallée. La 1ière section reste au patelin, la 3ième et 4ième section montent sur la crête qui domine le village. Nous sommes en réserve, l'abri est confortable, toute la section y est logée : on est très bien.



Le 23 novembre, repos mais il fait mauvais temps.
Le 24 novembre, on va aux douches du village.
Le 25 novembre, repos. J'en profite pour aller laver mon linge, le soir on a exercice de courage.
Le 26 novembre, on a repos le matin, mais le soir, on fait une corvée de nettoyage devant l'abri.
Le 27 novembre, le brouillard ne s'est pas dispersé de toute la journée. On fait une petite corvée.
Le 28 novembre le matin, on fait plusieurs corvées, le soir on monte à la relève de la 1ière compagnie en première ligne. On a un petit abri pour quatre, on n'est pas mal. En arrivant, je suis de garde et à minuit, encore de garde au petit poste.
Le 29 novembre au matin, le brouillard ne s'est pas dispersé, voilà 3 jours qu'il dure. Les flambées sont bonnes et la garde n'est pas pénible pendant la nuit car, sur 7 heures de garde, on passe 3 heures et demie dans un abri où l'on allume un petit feu.
Le 30 novembre au matin le brouillard s'est dispersé, il fait beau, mais le froid est vif.

décembre 1916


Le 1er décembre au matin, il y a une couche de gelée blanche, il semble qu'il neige, il fait froid. Mais pendant la journée, il fait bon à prendre le soleil.
Le 2 décembre, le temps a changé, le ciel est couvert avec un vent glacial.
Le 3 décembre, le ciel est couvert, il semble qu'il va pleuvoir.
Le 4 décembre, il fait un peu de beau temps, le soir, il fait bon prendre la garde dans la tranchée au clair de lune.
Le 5 décembre, à 2 heures du matin, il neige, puis il pleut, mais pas beaucoup le soir. Avec toute l'escouade, on a mangé un renard que l'on a attrapé.
Le 6 décembre, mauvais temps, il pleut. Pour se garantir de l'humidité et vu le froid, on touche chacun une paire de botte en toile imperméable.
Le 7 décembre, il pleut, mais ne fait pas froid.
Le 8 décembre, il pleut encore et le temps se refroidit.
Le 9 décembre au soir, on relève la 3ième compagnie. On va en réserve dans les caves du village d'Oulches.
Le 10 décembre, on a repos, le temps et à la pluie.
Le 11 décembre, toute la section va travailler à faire des abris au Moulin-Rouge. Il se dit que l'on va être relevé du secteur.
Le 12 décembre au matin, il pleut, le soir on est relevé du secteur. À 6 heures et demie, la relève arrive et à 7 heures on part. On passe à Moulin-Rouge, Beaurieux, Maizy, Révillon. On cantonne à Glennes.
Le 13 décembre, on a repos, On doit partir le soir, mais il y a contre-ordre.
Le 14 décembre à 7 heures du matin, on quitte Glennes, le temps est à la pluie, on passe à Merval, Fismes, on va cantonner à Saint Gilles dans un moulin.
Le 15 décembre, on quitte Saint Gilles pour faire une marche de 26 kilomètres. On passe à Chéry-chartreuve, à Mareuil en Dôle, à 11 heures on fait la grande halte sous les hangars d'une raffinerie de sucre. À 1 heures 30, on se remet en route, il pleut. On passe Vallée, on va cantonner à Cugny-les-Crouttes.
Le 16 décembre, il pleut et il fait froid. On a une revue d'armes.
Le 17 décembre, distribution d'effets.
Le 18 décembre, revue par le commandant.
Le 19 décembre, il gèle le soir, il tombe une couche de neige. À minuit on quitte Cugny-les-Crouttes pour aller s'embarquer pour se diriger sur Toulouse.
Le 20 décembre à 7 heures du matin, on s'embarque à la gare de Fére en Tardenois à 8 heures. Le train se met en marche, on passe à Epernay, on fait une halte repos.
Le 21 décembre, on passe à Orléans, à Saint Supplice où l'on fait aussi une halte repos.
Le 23 décembre, on passe à Montauban, on débarque à la gare de marchandise à Toulouse. De la, on va cantonner dans un petit village qui s'appelle Balma qui se trouve à 5 kilomètres de Toulouse.
Le 23 décembre, on a repos, mais on nous passe une revue de vivre de réserve.
Le 24 décembre, on a le cantonnement déconsigné à partir de 10 heures du matin pour pouvoir aller se promener à Toulouse.
Le 25 décembre à 10 heures du matin, je monte le sac pour partir en permission par le train de 12 heures 30. ……………..











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