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L'évolution démographique de Saleilles


Si avant le moyen-âge Saleilles était assez important (14 feux à l’église de Saleilles en 1358, 1359, 1365 et 1378) par rapport aux villages voisins : en 1378, 14 feux sur le village, 11 pour Alenya, 5 pour Théza, Corneilla et Saint Nazaire, 1 pour Villeneuve. Les feux ne donnent pas une idée de la population car un feu pouvait représenter de 1 à 5 familles, et chaque famille pouvait avoir de nombreux enfants. De plus le recensement ou "fogatge" était fait pour une demande bien précise et on ne comptait jamais les mêmes catégories de personne. Il semblerait ensuite que la population de Saleilles est diminuée jusqu’en 1553 (8 feux en 1470 et 3 en 1553), ce qui correspond à l’expansion de Perpignan et à l’abandon de l’axe routier Rusino - Elne. La population après être remontée à 15 feux, est restée stable au contraire des villes avoisinantes. De ce fait, sans perdre de sa population Saleilles régresse. La comparaison doit se faire sur une même année et pas d'une année par rapport à une autre. Le dénombrement de la population se faisait en feux qui recouvrent des réalités différentes suivant l'autorité royale, ecclésiastique ou seigneuriale qui la commandité : ils ne comptaient pas les même personnes.

Lorsque l'on consulte les recensements de 1876, 1906 ou 1931, nous nous apercevons qu'il n'y a pas d'étrangers établis dans le village. En 1931 saleilles compte 457 habitants avec 111 noms de famille et 19 surnoms . Ceux ci servaient à différencier les personnes d'une même famille : mon grand père se nomme jean, mon père jeannot et mon frère petit jean. Le nom, dans la plupart des cas, n'est qu'un surnom officialisé. Ce n'est qu'à partir de 1936 que des espagnols fuyant leur pays passent la frontière. Quelques gardes-mobiles réquisitionnent la maison en haut de la place de la république (maison du kiné) et s'y installent pour surveiller le secteur et récupérer les espagnols errants. D'ailleurs, M. Triponey, un de ces gardes-mobiles restera définitivement au village. Quelques d'espagnols s'implanteront à Saleilles à cette époque et seront employés dans l'agriculture. Puis vint la guerre de 1940. Les allemands réquisitionent la maison Pouquet qui leur sert de quartier général. Ils vivront chez l'habitant et à l'école si nécessaire. Des hommes aussi sont quelques fois réquisitionnés pour des travaux. Les allemands mettront en place quelques batteries de canons à la sortie de Saleilles, en face de chez M. Roig, au pont de la fosseille et route de Saint Nazaire. Dans les maisons, les vitres des pièces utilisées le soir étaient peintes en bleu pour ne pas que les avions voient de la lumière. La seconde vague de déplacement de population se fera avec le retour de français d'Algérie en 1962. Mais ces trois arrivées de personnes qui représentent environ 50 habitants, ne correspondent pas vraiment à une augmentation significative de la population de Saleilles. Vers la fin du XXe siècle, avec la formation de l'Europe et l'ouverture des frontières, l'installation des étrangers dans le village ira en augmentant, attirés comme toujours par le climat et la douceur de vivre entre la mer et la montagne.

Je vous présente trois courbes réalisées d’après les relevés fait à l’état civil de la mairie de Saleilles. La première courbe (les naissances ) montre le nombre de naissances par année dans le village de 1900 à 1978. nous constatons le manque d'enfant des années 1943 à 1945, séquelle de la guerre et qu'à partir de 1963 les naissances sont en diminution car les femmes vont accoucher dans les cliniques de Perpignan.
De tout temps et jusqu'à la guerre de 1940, les femmes accouchent à la maison, assistée d'une sage femme que l'on appelait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Après la naissance, la sage-femme venait ensuite deux fois par jour emmailloter le bébé tant que la maman était couchée. Elle emprisonnait chacune des jambes du bébé dans des couches en fil et elle mettait par dessus des langes en molleton fixés autour de la taille, repliés au bas et remontés jusqu'à la ceinture, le tout retenu par de nombreuses épingles à nourrice. Les enfants étaient nourris aux seins. Si la maman était malade ou n'avait pas de lait, elle donnait le bébé en nourrice et celle-ci, moyennant une rétribution mensuelle, allaitait à la fois son enfant et le nourrisson dont elle avait la garde. Malgré tous les soins, l'hygiène n'était pas très répandue, beaucoup d'enfants mouraient en bas âge : les maladies infantiles étaient plus graves qu'à présent, les médicaments appropriés n'ayant pas été inventés. Après la guerre de 1940, les femmes sont allée de plus en plus accoucher dans les hôpitaux et cliniques, il est très rare à la fin du XXe siècle qu'un accouchement se passe à la maison. En 1980 plus personne ne naîtra à Saleilles.

La seconde courbe est l’image de la population habitant le village durant l’année 1978 (évolution de la population ). Cette dernière courbe bien arrondie démontre elle aussi la stabilité de la population, malgré le creux engendré par le manque d’enfants durant la guerre. La troisième courbe est l’évolution de la population avec toutes les valeurs répertoriées (expansion démographique ). Nous constatons ici aussi la stabilité de la population pendant le premier siècle du graphique. C’est à partir de 1969 que la municipalité crée plusieurs lotissements , et, par conséquent, la démographie va démarrer avec l'arrivée dans la commune de nouveaux habitants et notamment des rapatriés d'Algérie, phénomène qui va s'accentuer au fil des années. Le profil professionnel des habitants de Saleilles s'est transformé. Alors qu'au XIXe siécle, la population était essentiellement composée d'agriculteurs, ils vont laisser la place aux nouvelles catégories sociaux professionnelles des cadres moyens, employés, professions sociales et même artistes (relevé de 1978). En 1992 l’inondation marque le ralentissement de l’expansion par le traumatisme de l’événement et ensuite par la mise en place du plan de zonage qui bloquera une grande partie des terrains constructibles jusqu'en 2003, à la mise en place du nouveau POS : plan d'occupation des sols.

Les quelques éléments suivants permettront de mieux comprendre la transformation de la démographie saleillenques :
- Le recensement de pierre IV en 1359 indique que Saleilles à 14 feux.
- Dans une lettre, la demoiselle Vimort donne 178 âmes en 1875
- Objectif en 1989 du maire J. Arriéta : 5000 h en 1995 pour un total de 8000 à l'an 2010. et un P.O.S. à 9600. L'inondation de septembre 1992 va ralentir l'expansion de la commune.
- La population agricole est en diminution permanente : 13,2% en 1970, 5,6% en 1979 et 4,2% en 1988.
- Il en va de même pour la surface agricole utilisée : 464 ha en 1970, 434 ha en 1979 et 378 ha en 1988 qui ont eu 2 étapes : avant 1979 cessation d'activité des exploitants.

Après 1979 ventes des terres pour la construction, recul de la culture de la vigne et 42 % des exploitants sont en double emplois. Saleilles passe d'une commune agricultrice à citadine. L'urbanisation s'est faite au détriment de son agriculture.
- La croissance de Saleilles est due en totalité à la migration des personnes qui arrivent dans les nouveaux lotissements et plus de 50% des actifs travaillent à la ville.
- Le parc des logements est récent (après 1970). Ce sont des maisons individuelles de 4 à 5 pièces utilisées 90 % comme résidences principales par des familles propriétaires de 3 à 4 personnes.
- Dans les conseils municipaux, la diminution des agriculteurs se fait au profit des femmes :

année
d'élection
nombre
de conseiller
nombre
d'agriculteur
%
d'agriculteur
nombre
de femme
%
de femme
1959 10 5 50 0 0
1965 11 7 64 0 0
1971 13 8 61 0 0
1977 15 6 40 2 13
1983 18 5 27 2 11
1989 23 3 13 4 14
1995 27 2 8 6 22
2001 27 2 8 11 40

- Chômage à Saleilles est, comme dans les P. O., en augmentation
1975 : 31,4 % d'actifs 2 % de chômeurs (5,85 % pour les P.O.) donc 66,6 % d'inactifs
1982 : 36,6 % d'actifs 4,6 % de chômeurs (11,1 % pour les P.O.) 58,8 % d'inactifs
1990 : 36,2 % d'actifs 6,3 % de chômeurs (14,7 % pour les P.O.) 57,5 % d'inactifs

La série des plans de Saleilles de 1829 , 1834 , 1882 , 1888 , 1933 , 1969 , 1980 , 1985 , 1995 et 1999 ainsi que les photos aériennes de 1962 et 1980 vous permettront d'apprécier l'évolution du village au niveau de la construction ces dernières années. Nous terminerons par deux cartes : l’une indiquant les différents noms des lieux dits et mas de la commune (noms des écarts ), l’autre signalant les noms des quartiers ou lotissements du village (noms de lotissements).

Mais l'orientation déterminante de la commune, si elle concerne naturellement son économie agricole, porte aujourd'hui particulièrement sur son urbanisation. La commune de Saleilles, située à 8 km au sud-est de Perpignan, se trouve en frange de la première couronne urbaine et légèrement en retrait du littoral. Elle se retrouve au tout premier plan des zones à construire. D'un côté, l'urbanisation de Perpignan est déjà fortement développée et celle de Cabestany est volontairement arrêtée par leurs élus, de d'autre, un littoral dont on cherche également aujourd'hui à contrôler l'extension font de Saleilles un terrain de prédilection pour un développement urbain certain : espace d'habitat d'actifs travaillant dans le bassin de Perpignan, c'est le trait dominant de l'urbanisation actuelle, espace d'hébergement potentiel, dans un avenir plus ou moins proche, pour un tourisme diffus d'arrière-pays. Actuellement, elle fait donc face à une profonde mutation dont il s'agit de comprendre finement les raisons et d'évaluer les enjeux et orientations possibles afin de parvenir à la définition d'objectifs et de choix destinés à l'accompagner dans le sens le plus bénéfique et harmonieux. Si la densité de population (habitants au Km2) était de 82 en 1968, de 209 en 1975, de 377 en 1982, est de 600 en 1995.



Le commerce au village

Il y a toujours eu à Saleilles lorsque l'on consulte les archives des commerces. Le village de tout temps, s'est suffi à lui même pour tout ce qui était nécessaire à la vie courante. Perpignan n'est pas loin et l'on y allait quelques fois dans l'année, surtout pour des questions administratives mais aussi à l'occasion de foire telle celle de la Saint Martin, le 11 novembre.
Dans la première moitié du XXe siècle, de nombreux commerces sont installés dans le village : cordonnier, menuisier, coiffeur, couturière, boucher, boulanger, maréchal ferrant, épicier, tabacs, laitier, maçon, jardinier etc ... C'est chez eux que certains faisaient leur apprentissage mais tous ces petits commerces familiaux généraient très peu d'emploi. Avant 1914, tout le monde travaillait 10 heures par jour, de 6 heures du matin à 6 heures du soir et 2 heures pour les arrêts. Le salaire d'un ouvrier était de 2,50 francs par jour en 1900, mais il devait ce payer les assurances pour accidents de travail.Avant la guerre, il y avait quatre épiceries : Sola sennen, Corneilla julien, Marie louise et une avenue de la méditerranée ; plusieurs charcuteries : Después, Fons étienne, Laporte, Baitlle et même madame Ceilles pendant quelques années avant de prendre la gérance du téléphone ; un cordonnier, jean Roig, le tabac de Galy route d'Alénya et le boulanger place de la république. Puis beaucoup de commerces fermeront. Le menuisier d'Alénya avait pris un local dans le village où il pouvait laisser son ouvrage et ses outils. Des commerçants ambulants passaient à des périodes régulières dans le village, comme le marchand de graines qui venait avec son cheval auquel était pendu des sacs de maïs, d'avoine, de fèves etc ... le marchand d'anchois qui venait de Collioure, l'étameur, et M. Santesmase, l'épicier ambulant de la place Cassagne...

A l'ouverture des lotissements alors que Saleilles ne comptait que 500 habitants, il ne restait qu'une épicerie, un tabac, une boucherie, la boulangerie et le bar. Les commerçants se dérangeaient à toute heure du jour, et même au moment des repas, trouvant tout naturel que le client se rende chez eux au fur et à mesure des besoins ; le plus souvent c'était le gamin qui venait à midi et demi pour un hecto de fromage ou de pâté. Ces cinq ou six commerçants regroupaient l'ensemble des besoins de la commune : l'épicerie , dont la dernière typique a été l'épicerie "chez marie-louise", ouverte en 1918, vendait bonbons et épices, conserves et fromages, pointes et vis à bois, fils et rubans, tout un bric à brac ou seule Marie-louise pouvait s'y reconnaître. C'est chez elle qu'il y avait l'ardoise où l'on s'inscrivait pour voir le médecin lors de sa tournée dans le village. L'épicerie a été reprise par ses héritiers mais fermera définitivement en 1980. La boucherie faisait toutes les viandes possibles et le tabac qui a été place de la République (maison du kiné) et avenue de la méditerranée , est maintenant route de Perpignan . La boulangerie, en plus du pain, confectionnait les gâteaux le dimanche et toutes les diverses cuissons des gens du village, plus particulièrement pour les fêtes. En 1995, on comptera cinq boulangeries.
A l'an 2000, la population est passée à 4000 habitants. Le réseau routier permet d'être à Perpignan en moins d'un quart d'heure. Les commerces ont suivi l'évolution dont certains concurrencés par les grandes surfaces, des zones artisanales ont vu le jour sur la commune : la ZAC du Réart, celle des Llambines et la dernière de l'Oliu. Sud Roussillon inplantera sa zone d'activité économique au niveau de la nationale 114




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