Dans cette page vous trouverez :
==> Les canaux sur la commune
==> La crue du 26 - 27 septembre 1992
==> Quelques archives sur le Réart et ses crues






Les canaux sur la commune

L'irrigation semble s'être développée à partir des romains qui la mirent en place et édifièrent les lois pour son usage. Les arabes, principalement de 719 à 753, amenèrent de nouvelles techniques : des réservoirs pour palier aux sécheresses, des notions sur l'arrosage des terres, notamment par la subdivision des champs etc... A partir de 844, des chartes furent les premiers écrits qui confirment les usages. Les Templiers maîtrisèrent le lit du Réart dans sa partie aval dont la touche finale commença aux années 1990 par un recalibrage plus important. Avoir un cours d’eau sur ses terres est bien, mais c’est un autre problème que d’apporter l’eau à tous les points du territoire pour l’arrosage des terres non riveraines, mais aussi pour l’alimentation du village en eau domestique. Dés le début du moyen-âge, les catalans se sont organisés pour dériver les rivières. Dans la plaine, des canaux ont été aménagés pour l'irrigation des cultures. d'abord propriétés des seigneurs, à la fin de la féodalité, ils passérent progressivement aux tenanciers déjà constitués constitués en association, afin de les entretenir. Aujourd'hui toutes ces associations syndicales, autorisées par la préfecture, sont régies par la loi du 21 juin 1965.

Déjà en avril 1181, le roi Alphonse d’Aragon concède sur les recommandations et la volonté de Jacques 1er le ruisseau ou aqueduc qui à travers cette “carrera” débouche à Saleilles : “ipsum aqueductum, per illam carreriam, qui exit usque salelas”. Lorsqu’on lit l’ensemble du texte, on comprend qu’il s’agit d'un ruisseau qui part de l’étang de M. Tarter, aujourd’hui disparu, sur la commune de Perpignan au lieu dit de la Fosseille : c’est sûrement le ruisseau alimenté par “l’oeil du bois” comme nous l’expliquons un peu plus loin. Le 6 mai 1443, le procureur royal et les gens de Saleilles par l’intermédiaire du chapitre d’Elne passent un contrat qui donne aux gens de Saleilles le droit de faire un ruisseau (sûrement le même que précédemment) pour alimenter un ou plusieurs abreuvoirs à usage domestique.

En ce qui concerne l’eau pour le village, jusqu'aux années 1800, seul un puits communal, hormis les puits sur les terrains privés, alimentait Saleilles pour tous les besoins en eau. Pour la lessive ou autre nettoyage, on allait au passage à gué du Réart, route d'Alénya. En 1821, Ms Maux et Bertrand construisirent un canal à partir du Réart, en aval du canal de Foncouverte, traversant sur une longueur de 2080 m les terres jusqu'à la commune. En période de sécheresse, c’est essentiellement une partie des eaux du canal de Foncouverte qui se trouve à 530 m en amont de la prise d’eau qui alimente Saleilles. Le canal de Foncouverte est alimenté par "Las canals", canal qui arrose les jardins Saint Jacques, à l'est de Perpignan. Ce dernier est une dérivation du grand canal de Thuir long de 30 km, alimentant Perpignan, et dont la prise d'eau se situe à "l'œil de Blanes" alimenté lui-même actuellement par les eaux du barrage de Vinça. Le canal de Foncouverte doit son nom au mas de Foncouverte existant en 1225 dont Bernard de Foncouverte a été le seigneur, puis appelé au XIVe Sainte Marie de Enarigua. En effet, en 1326, il appartenait à Jacques Scuder conseiller du roi Jacques II de Majorque qui d’après un acte, pouvait prendre sans payer, jour et nuit, toute l’eau du canal. Vers 1729, la métairie a comme propriétaire M. de Blanes d'où le nom de l'œil. En 1848, le mas a été propriété de F.B. Delfau qui le lègue à l’Hôpital Saint Jean de Perpignan. “Las canals” existait en 1100, construit pour le château de Majorque. Il devient canal de la ville de Perpignan vers 1500. Un total de 82 ouvertures desservent la plaine du Roussillon : Ille sur Têt 9, Millas 6, Thuir 11, Canohes 19, et la région de Perpignan 31 dont un pour Cabestany (oeil de 7 pouces pour l'arrosage de 90 arpents de terre) et un au sud de Perpignan appelé œil du bois de 7 pouces pour l'arrosage de 20 arpents et 20 ares de terre. Cet œil est concédé par les consuls à Antoine Andibert, ex-consul, pour l'arrosage de sa métairie de "Salléles", le 12 novembre 1692. Nous supposons qu'il s'agit du mas de la Fosseille. Il obtint en outre le droit de recueillir les eaux perdues des arcades et celles du ruisseau, formant le canal de dessèchement dit de la "Fossella" qui passe actuellement par le mas Balande, le mas Rouma, le mas Carcassonne aujourd'hui mas de la Fosseille et fini sa course dans le ruisseau Fosseille. La pénurie d'eau dans "las canals" se ressent jusqu'à Saleilles, et en l'an 2000, les mêmes lois de 1721 sont toujours en vigueur et les pénuries existent toujours.

Donc, le canal construit par Ms Maux et Bertran, arrivait jusqu'à Saleilles. Les saleillencs qui n'y croyaient pas, furent très étonnés de voir de l'eau dans le village. Pendant six ans les habitants s'accordaient à reconnaître la concession de Maux et Bertrand, à condition qu'en cas d'incendie ceux-ci laissent toute l'eau arriver jusqu'aux maisons. Maux et Bertrand possédaient la majeure partie des terres de la voie royale au Réart, route d’Alénya (le canal de la nationale à la route d'Alénya ). Ce n'est qu'ensuite qu'ils pensèrent à demander les autorisations. Profitant de cette demande, les autres propriétaires qui se plaignent de ne pas avoir assez d'eau, essayent avec des pétitions d'en détourner une partie vers leurs terres.

La pétition fut signée en 1826 par les familles Jonquières Bernard, François Brial, Galy Augustin, Joseph de Lamby, Simon Bernies etc. ... Forts d'avoir payé les premiers travaux, Ms. Maux et Bertrand gèrent l'eau. Par acte notarié, ils donnent l'autorisation à Galy et Brial, leurs beaux fils, d'arroser avec les eaux restantes, car le canal de Foncouverte ne coule pas tous les jours. Après les gens de Saleilles, ce sont les habitants de Villeneuve de la Raho qui essayèrent de récupérer les eaux de Foncouverte. Ce n'est qu'en 1830 que l'autorisation définitive du canal fut attribuée à Maux et Bertrand. Une dérivation du canal a été prévue dans Saleilles par M. Bertran (le canal à l'entrée de saleilles ) afin d’avoir l’eau à proximité de son habitation et de ses écuries, devenues plus tard la propriété de M. Batlle (photographie n°1 , n° 2 , n° 3 , n° 4 , n° 5 , n° 6 ). Des démarches sont entreprises à partir de 1838 pour que l'eau passe à Saleilles officiellement. En effet l’eau qui arrive dans le village ne doit pas être contrôlée par un ou deux propriétaires. L’assainissement des rues et la lutte contre les incendies doivent être prioritaires sur l’arrosage. Ms Rabat et Salvat donnent des surfaces de leurs terrains pour le passage du canal à condition de pouvoir arroser eux-mêmes. A sa mort en 1846, M. Maux laisse à ses six enfants 54 parcelles cadastrales d'un total de 89 hectares comprenant maisons d'habitation, bâtisses pour exploitation, pâtures, terrains, champs et vignes, prés et bois.

Une ordonnance royale du 21 mars 1867 donne à Ms Bathes, Macé, Batlle et Joséphine Vimort le droit de diriger vers Saleilles toute l'eau du Réart par un second canal, dont la prise d’eau est plus près du canal de Foncouverte qui n'est capté qu'en partie et prolongera le canal de Maux et Bertran. Le système était composé d'un barrage au travers du lit du Réart, formé de piquets entrelacés de roseaux et enfoncés dans le sable, formant ainsi un entonnoir de façon que les eaux soient canalisées vers un fossé au droit du chemin communal n°2 qui conduit l'eau du canal de "las Passères rouges" via le canal de Foncouverte jusqu'aux habitations. En 1871 l'étude et les tractations avec la propriétaire des terrains sont faites pour le passage du canal. Une autorisation fut demandée en janvier 1872 et obtenue en 1875 pour prendre de l'eau au Réart, à courte distance du canal de Foncouverte, afin d'éviter qu'un minimum d'eau se perde dans le sable. Le niveau de la nouvelle retenue doit être de 1,37 m. Le barrage sera fait par un massif de terre et de sable renforcé par des piquets. L’autorisation précise que toute l'eau prélevée doit retourner au Réart, après avoir emprunté le canal de Maux et Bertrand et avoir traversé le village.

C'est en 1873 que le canal de Maux et Bertrand passe à la commune. Appelé canal de Saleilles, il prend l'eau du Réart. Régulièrement les inondations emportent toutes les prises d'eau. La dynamique hydraulique engendrée par les forts courants, crée une fosse en amont des barrages. Le niveau d'eau devient alors trop bas pour pouvoir alimenter Saleilles. La commune est donc privée d'eau après les crues et doit investir financièrement pour aménager sa prise d'eau dans la rivière. En 1891, le syndicat du Réart, demande que les eaux du canal de Foncouverte ne se jettent plus dans le Réart, mais passent directement dans le canal de Saleilles, ce qui fut fait le 20 novembre 1930. Après des réclamations de la commune de Théza, une convention fut signée. En effet, les eaux de Foncouverte, en s'infiltrant sous les sables dans les anciens lits du Réart alimentent les puits de ce village. Une vanne déviera les eaux de 6 heures à 18 heures vers Saleilles, ou les risques d'épidémie sont grands compte tenu du manque d'hygiène dans le village. La commune n'ayant pas de réseau d'égouts, toutes les eaux ménagères croupissent dans les rues. La nuit l'eau alimentera les puits de Théza. Le 20 janvier 1953, une plainte est déposée par la commune de Théza pour inobservation des accords de 1938. Les vannes sont cassées et non manœuvrées aux heures. Les vannes seront souvent manœuvrées frauduleusement, ce qui occasionnera quelques bagarres entre agriculteurs des deux villages. Le 29 juillet 1953, création de l'association des propriétaires libres : 76 membres. M. Lloansi est élu premier président. A partir de cette époque, l'eau sera destinée essentiellement à l'arrosage. Le Syndicat décrété par l'ordonnance Royale de 1837, ne peut être modifié car n'ayant pas de statut. Dès lors deux syndicats gèrent le Réart.

Dans les années 1960, sur le mur de la maison de M. Casenove anciennement maison de M. Bertran puis de M. Batlle, une plaque donnait l'autorisation de prendre de l'eau pour l'arrosage du jeudi au samedi, les autres jours l'eau est réservée aux habitants de Théza. Au fil du temps, la vigne prend le dessus et les nouveaux propriétaires se sont à peu près complètement désintéressés du canal dont une partie sera enterrée sous la nouvelle route en 1982 à l'occasion des travaux pour la mise en place de la déviation sous le pont du Réart à la nationale 114. Depuis les années 1970 de nombreux agriculteurs arrosent à partir de puits ou forages, alimentés en partie par le Réart. Les nappes, à caractère lenticulaire, obligent les exploitants à multiplier les prises d'eau, ou à descendre à de grandes profondeurs. En 1975, une étude sur la nappe aquifère du Roussillon a été entreprise et ses résultats sont synthétisés dans les cartes (les eaux souterraines ). Elles vous permettront de vous faire une idée sur la nature des eaux qui coulent sous nos pieds. Les agriculteurs, depuis les années 1980, peuvent se brancher sur des canalisations qui apportent l'eau du lac de Villeneuve de la Raho dans toute la basse plaine : Saleilles, Théza, Alénya...


La crue du 26-27 Septembre 1992

Le Réart est une rivière capricieuse aux crues imprévisibles mais qui arrivent au même rythme que sur les autres fleuves. Lors des pluies normales de printemps ou d'automne, le débit du Réart peut monter jusqu'à environ 200 à 300 m3/s. Les dimensions de son lit ont été calculées pour absorber 500 m3/s. Toutes les décennies il y a des crues qui avoisinent ce chiffre. Son dépassement ou la faiblesse des digues par le manque d'entretien, provoque des débordements. Une urbanisation croissante, une spécialisation de l'agriculture sans oublier une déforestation importante introduisent de nouveaux agents de ruissellement. L'eau arrive de plus en plus vite à la rivière et les limites sont de plus en plus souvent atteintes. Mais il y a aussi le cycle des 100 ans appelé "crue du siècle". Comme nous l'avons vu, le 7 janvier 1889 le Réart a débordé depuis la route nationale d'Elne à Perpignan, jusqu'à l'étang de Saint Nazaire. le village de Saleilles est sous 1 m d'eau et a dû être évacué par les habitants. Dans les récits de l'époque jamais, de mémoire d'homme, d'après les vieux du village, l'on n'avait vu une pareille inondation. 103 ans plus tard, le 26 septembre 1992 au soir, la crue du siècle, voire millénaire, dévaste la commune, et de la même façon, les vieux du village n'avaient jamais vu une pareille inondation de mémoire d'homme. Comme j'ai été témoin et sinistré de cet événement séculaire, je vais le raconter avec un peu plus de détail.

Les prévisions météorologiques pour les journées du 25 au 27 septembre sont très pessimistes. Une forte dépression centrée sur le nord-ouest de l'Espagne se déplace rapidement sur le nord-est du Portugal. Elle entraîne une orientation des vents au sud-est sur notre région, faisant entrer une masse d'air chaud, instable et très humide dans les basses couches. Par les forts vents d'est, cette masse d'air, forcée à s'élever sur les versants orientaux des Pyrénées Orientales, développe encore plus l'instabilité orageuse due à la rencontre de l'air chaud méditerranéen et de l'air froid d'altitude.

Les pluies débutent vers 16 heures sur les reliefs dans tout le bassin versant du Réart et de la Canterrane avec une intensité de 93 mm d'eau en 1 heure et jusqu’à 275 mm en 12 heures. L'eau glisse sur le schiste du paléozoïque des Aspres, et au contact des argiles du pliocène, le débit est impressionnant. Les affluents viennent tour à tour renforcer la vigueur de ce bélier limoneux à Pollestres où il recevra le renfort de la Canterrane. Vers 19 heures, alors que la pluie s'arrête sur les reliefs, il se met à pleuvoir très fort dans la plaine. C'est le cumul de l'eau qui tombe avec l'eau tombée 3 heures avant sur les reliefs et qui arrive dans la plaine qui va former après Pollestres, au confluent des deux rivières, un débit de 1150 m3/s. C'est une vague de 6 mètres de hauteur qui se présente à minuit au niveau du pont de chemin de fer et de la nationale 114 (limnimétrie du 26-27/9/92 ). D'après des témoins, la crête de la vague recouvrira de plusieurs mètres les ponts pendant quelques minutes. Les cinq arches du pont de chemin de fer ne peuvent laisser passer que 950 m3/s. Une masse d'eau de 200 m3/s part le long de la nationale qu'elle traverse et dévie sur Théza. Le pont routier de la nationale 114 qui à l'origine a le même profil que le pont de chemin de fer, a été amputé d'une arche et demie pour faire passer la route de la déviation de Saleilles. Non seulement la digue de la rive gauche avait été enlevée pour le passage de cette voie crée en 1982, mais de plus le Réart fait une courbe vers la droite à cet endroit. La vague ne peut donc faire autrement que d'aller tout droit, la route servant de tremplin pour envahir les terres (carte de l'inondation). Le lit du Réart n'ayant qu'un calibrage de 500 m3/s, les 450 m3/s supplémentaires suivront le parcours de la vague. Il est de notoriété publique que les travaux de la déviation furent à l'origine de l'ampleur des dégâts dans la commune de Saleilles, la route ayant servi de passage au travers de la digue.

Mais l'inondation du village à deux causes bien distinctes. En effet, la commune à une ligne de crête et donc deux bassins versants qui correspondent aux deux lits du Réart du moyen âge. Les eaux des terrains du nord, allant du mas Courret au terrain de sport, ne peuvent se mélanger aux eaux du sud, de la zone artisanales à la route d'Alénya. La ligne de partage se situe du château d'eau, route d'Alénya, passe en ligne droite par la chapelle, puis par la cave coopérative et suit la route de Villeneuve de la Raho, côté Réart. La vague est donc partie dans son ancien lit du nord, balayant le mas Canals, les Llambines, la rue des pétunias et la rue des vignes pour finir sur les terrains de sports. La vague est passée à minuit et demi, heure où tout le monde était chez soi. Si cela s'était passé dans la journée, il y aurait pu avoir des victimes. Après le passage de la vague, il a fallu écouler l'eau du Réart ainsi que tout le volume répandu sur les terres en amont du pont de chemin de fer (inondations de Pollestres, Trouillas, Villemolaque, Terrats, etc....).Dans les rues les plus touchées (rue des pétunias et rue des vignes) l'eau s'est stabilisée à 1,50 m et le courant a emporté les voitures. La majeure partie des maisons sans étage a été dévastée. Les gens ont passé la nuit sur les toits, dans les greniers, sur le rebord de fenêtre ou sur les murs de clôture. La décrue est amorcée à partir de 4 heures du matin. A 6 heures, l'eau était partie laissant derrière elle plusieurs centimètres de boue et la désolation.

La seconde cause concerne la partie sud du village. Le lit du Réart, construit par les Templiers, ne peut absorber que 500 m3/s. Au début du siècle, les Ponts et Chaussées ont remplacé le passage à gué et la passerelle de la route d'Alénya par un pont métallique qui repose sur deux rampes. L'espace libre sous le pont est inférieur au lit du Réart. C'est pour cela qu'à chaque fois que le Réart dépasse 450 m3/s, les eaux ne peuvent plus s'écouler normalement et inondent le sud de Saleilles, notamment les anciens étangs, actuellement construits. Le 26 septembre 1992, le débit était largement dépassé, amorcé par la vague, et le sud du village (rue des Pampres, route d'Alénya) ont subi à la même heure, le même sort que Saleilles nord avec 1,50 m d'eau. Même cause, même effet sur les maisons et les voitures.

Plusieurs familles, notamment à la rue des pétunias, devront se reloger en attendant de faire les travaux de réhabilitation. 580 maisons sur les 1250 que compte saleilles ont eu les pieds dans l'eau de quelques centimètres jusqu'à 1,60 m. Une bonne année sera nécessaire pour faire disparaître les effets majeurs de cette inondation. La direction départementale de l’équipement remodèlera dans l'année sa déviation sous le pont en rendant au Réart sa cinquième arche et en reconstruisant la digue de la rive gauche.



Quelques dates relevées dans les archives :

1427 - Condamnation du maire de Saleilles le 28 avril, à contribuer à la taille (impôt) levée pour l’œuvre du Pont de Saleilles. Etait-il question de la construction d’un pont sur le Réart, route de Théza car à l’époque la plus utilisée ?
1780 - 14 mars, un plan d'alignement du Réart est établi par les ponts et chaussées, servant de directive à l'encontre des riverains. Il fût très souvent contesté.
1833 - Inondation dans la zone Route royale - Corneilla del vercol - Saleilles.
1842 - Inondation du 24 août sur les terres du Mas Couret (ayguat de Sant Bartomeu).
1853 - La construction du pont sur la RN 114 serait la cause des fortes inondations de mai et novembre. Pont à 5 arches de 70 m enjambe les 24 m du lit du Réart. La route, terminée en 1854, fut coupée plusieurs fois par des débordements, les eaux sortent entre le pont et l'ancien gué. En 1857 une digue de 2,80 m est établie.
1875 - Sécheresse : Le Réart et le ruisseau du village sont à sec, la majeure partie des puits du village dont le puits communal, n'ont que quelques centimètres d'eau, et seuls les deux puits de MM Desbœufs et Hyacinthe alimentent hommes et bétail.
1888 - 23 septembre - "La passerelle sur le Réart qui relie Saleilles à Alénya a été enlevée. Les vignobles ont été inondés sur une assez grande étendue et la récolte est gravement compromise."
1889 - - "Toute la vallée du Réart est sous l'eau. Le torrent a débordé depuis la route nationale d'Elne à Perpignan, jusqu'à l'étang de Saint Nazaire. Le hameau de Saleilles a été particulièrement éprouvé, plusieurs maisons ayant 75 cm à 1 m d'eau, ont dû être évacuées par les habitants. Jamais, de mémoire d'homme, d'après les vieux du village, l'on n'avait vu une pareille inondation. Propriétés ravinées et chemins rendus impraticables ne se comptent pas, de jeunes vignes américaines greffées ont été emportées par les eaux ; tout le monde est dans la consternation et la pluie continue toujours, accompagnée d'éclairs et de coups de tonnerre. Au moment du départ du courrier, on nous signale une nouvelle crue du Réart."
1892 - Le 9 novembre, inondation.
1898 - Le 20 novembre, le Réart a crevé face à la métairie Casenobe.
1907 - Le 13 septembre, inondation.
1915 - Le 26 octobre, il tombe 438 mm d'eau en 24 heures. Le Réart est à 3,20 m à Saleilles, la voie de chemin de fer est recouverte d'eau jusqu’à Corneilla del Vercol.
1920 - La crue des 26 et 27 novembre, par deux brèches de 25 m et 38 m et espacées de 102 m, inonde la route sur trois kilomètres avec 60 cm d'eau. Nouvelle brèche au printemps 1921.
1926 - Le maire de Saleilles signale des arbustes et des broussailles nuisant au libre écoulement des eaux dans le Réart, notamment à la prise d'eau du canal de Saleilles et de nombreux îlots de végétation entre l'ancien et le nouveau chemin de Saleilles à Alénya.
1928 - Mesrines Célestin, propriétaire à Saleilles, est nommé syndic du Réart inférieur, rive gauche, pour sept ans à dater du 2 février.
1930 - le Réart est à 3,60 m et il y a 90 cm d'eau dans le village .
1930 - Pétition des propriétaires de Saleilles pour l'exécution des réparations des berges le 24 octobre, en vue d'assurer la protection du village contre les inondations.
1931 - Le 21 novembre : Ordres sévères pour interdire le retrait du sable dans le Réart compris dans les limites de la commune. Le garde champêtre peut et doit dresser des contraventions.
1932 - inondation à Saleilles (carte de l'inondation ), le bas de Saint Nazaire est évacué.
1935 - Le Réart crève mais vers Théza.
1938 - En novembre brèche face aux propriétés de Rabat et Salvat. en novembre 1945, le talus n'est pas encore réparé.
1940 - Le 17 octobre, le Réart est en crue (rapport de l'institutrice ). Il y a 83 cm d'eau dans les maisons de Saleilles. Le Réart est à 3,60 m et crée une brèche sur 21 m. Il y aura 3 débordements mais peu de dégâts. Toutes les rivières du département sont en crue. Exemple parfait où les précipitations modérées sur Saleilles et sur la plaine ne laissaient pas prévoir le désastre. La cause se situe au niveau des montagnes (isohyètes du 17 octobre ) où vont s'abattre des trombes d'eau qui vont en deux à trois heures se retrouver dans la plaine (précipitations cumulées ). La surprise est totale pour les habitants de Saleilles et les quatre rivières : l'Agly, la Têt, le Réart et le Tech, débordent en même temps : quelques heures pour être noyé et plusieurs jours pour évacuer l'eau que la mer, avec des vents de sud, empêche de s'écouler.
1941 - Un grossiste en mercerie de Perpignan, la maison Jalabert, a fait installer en bordure de son terrain une éolienne pour arroser son champ. Elle remplissait deux bassins, un petit de réception et l'autre de stockage plus volumineux, aujourd'hui disparus. Ces bassins servaient de piscine aux enfants du village. Les grands, plus courageux, se baignaient dans les eaux froides du petit bassin, les autres allaient dans le grand, aux eaux plus tempérées mais prenait le risque d'avoir les pieds dans la vase et de rencontrer quelques sangsues.
1945 à 1951 le Réart est pratiquement à sec.
1949 - Le 21 octobre, brèche à la suite de la crue sur le jardin de Fons.
1950 - Le 13 décembre, brèche sur la propriété de Jacques Arche.
1954 - Le conseil municipal décide l'aménagement du chemin de Château Roussillon en rehaussant le niveau de la chaussée. Jusqu'à présent , c'est ce chemin encaissé qui servait d'exutoire aux eaux du gourg. Il faudra attendre trente années pour que les eaux soient évacuées jusqu'à la foseille et n'inondent plus le secteur de l'éolienne.
1959 - Les 4 et 5 février, Saint Nazaire est isolé.
1959 - Le 20 octobre, pétition signée entr'autres par Tixador et Roig contre Bazia Baptiste, habitant Saleilles, qui aurait fermé le passage du Réart au "puits des couleuvres" sans autorisation. Il empêche l'extraction du sable dans cette rivière. M. Bazia a barré pour éviter des accidents car depuis de nombreuses années ce gué, qui mène à Alénya, n'est plus utilisé, la rampe d'accès étant trop rude.
1959 - Demande d'aménagement du passage à gué, route de Théza.
1960 - Le 16 avril, M. Lalanne joseph, propriétaire à Saleilles, succède à d'Oriola, à la présidence du syndicat.
1960 - Décembre, la rivière est encombrée par des dépôts de matériaux et détritus de toutes sortes.
1965 - Le 30 octobre : Brèche du Réart avant le pont de Saleilles, route d'Alénya. Inondation du quartier la Couloumine de Canet.
1968 - Le 12 décembre, le Réart a un débit de 247 m3/s. La station d'épuration est ensablée. Inondation des Llambines, Les planes, la Couloumine de Canet, le mas Couret, le village, les Etangs la Ripouille et Théza. Les deux crues de 1968, à une semaine d'intervalle, ont fourni 24 millions de m3 d'eau à l'étang
1970 - Le 11 octobre, le Réart a un débit de 359 m3/s.
1971 - Le 22 septembre, le Réart a un débit de 520 m3/s. La station d'épuration est ensablée. Inondation de la Couloumine de Canet, les Etangs, Les planes, les Llambines, Als Gourgs, les Pulls, le mas Couret, le chemin des Aspres. Quelques maisons en rez de chaussée ont de l'eau à l'intérieur.
1977 - Le 19 octobre, le Réart a un débit de 280 m3/s.
1982 - 178 mm de pluie à Saleilles le 16 février.
1984 - Construction du ravin de Saleilles à partir de l’éolienne du stade vers Saint Nazaire, en prolongement du pont du Gourg. Le ravin “del Gourg” part du mas Couret et a toujours existé ; prévu à l’origine pour assainir les terres agricoles, il ne traverse que des propriétés privées et n’avait pas d’exutoire puisque ses eaux inondaient d’autres terres en aval de l’éolienne. Il aurait dû normalement se jeter dans le Réart mais il semblerait que le raccord n’ait jamais été effectué depuis 1954.
1986 - Inondation les 12 et 13 octobre. Certaines maisons de la rue des Pétunias auront jusqu'à 30 cm d'eau à l'intérieur.
1987 - Le 13 octobre, violents orages . Le Réart est à quelques centimètres du pont de fer route d'Alénya.
1992 - Le 26 septembre, le Réart a un débit de 1150 m3/s. Le village est sous l'eau.
1993 - remise en état de la route sous le pont de la nationale emportée le 26/9/92 et reconstruction de la digue à son emplacement initial.
1995 - Le calibrage du Réart à partir de l'étang arrive aux portes de Saleilles.
2000 - Les ruisseaux débordent et envahissent le village.


accueil du site
saleilles.net